Step 1 : the travel
Après un réveil qui a suivi de près mon coucher (#seriousgirl, toussa toussa), Schumacher et moi-même avons rencontré quelques encombrements de type « automobilistes parisiens » sur le long et sinueux chemin menant jusqu’au Mordor. Ça rime avec aéroport.
Mais on ne titille pas Papa Schmacher aux aurores, à moins de risquer qu’une Peugeot ne vous roule dessus. Nondidiou.
Bref, rencontre avec Charles de Gaulle. Enchantée. Tu es grand. Terminal E2. Info inutile. Embarquement retardé d’environ 1h à cause d’une machine de parafe en panne, et chemin lent et laborieux pour arriver jusqu’au Grââl : un Boeing 747-400 de toute beauté.
Premier long courrier pour bibi, mais en Business Class, S’IL VOUS PLAIT
– GP Air France bonjour.
– Bienvenue à la maison !
MAIS AVEC PLAISIR. Calmons-nous. Pourtant, en arrivant à mon siège/lit, c’est Noël : chaussons, chaussettes, couverture, oreiller, trousse de soins, et j’en passe. Sans parler de l’espace disponible pour s’affaler comme une grosse pintade (Savel, placement de produit), en long, en large et en travers.
Décollage vers 11h30 (toujours 1h de retard), et hop ! c’est parti pour une danse aérienne que j’ai nommé la « ronde estomacale« . A savoir, à manger toutes les 2h ou presque. Petite collation de bienvenue. Ma voisine de gauche disparaît sous sa couverture, siège en mode « lit », masque de nuit sur les yeux. Elle n’émergera que 6h plus tard. Mais c’est une autre histoire.
Trop heureuse de prendre exemple sur elle (NB : cette stratégie s’appelle le « mouton légitimisé »), je rejoinds également Morphée, après avoir vainement tenté de m’accrocher aux premiers chapitres, pourtant prometteurs, du Miroir de Cassandre de Bernard Werber. J’émerge après 2h, juste à temps pour le début du repas !
– Amuse-bouche : mini bagel au saumon
– Entrée gourmand et sa salade de saison : terrine de foie gras fumé, dos de saumon fumé, salade de pommes de terre persillées, éclats de châtaignes sautés au miel, jeunes pousses d’épinards
– Plat au choix : je choisis bien évidemment, fidèle à mes racines aristocratiques, celui fait par le chef Régis Marcon (précisé en ROUGE VIF sur le menu, marketing visuel plutôt subtil tahvu), à savoir … : « entre terre et mer, entre sel et sucre, ces lentilles crémeuses et leur accompagnement de carottes et d’oignons glacés à brun apportent une subtile touche de douceur aux crevettes et encornets sautés au persil, pour un plat tout en finesse et en équilibre ». J’ai bien ris. Mais c’était plutôt bon, donc au diable le respect de la poésie !
– Trio de desserts : croustillant aux framboises, verrine au citron, brownie au chocolat. (Ndlr : c’était peut-être pas en ROUGE VIF, mais c’était minisculement exquis.) Avec un petit thé. Of course darling.
Le voyage en lui-même s’est bien passé, même si assez long (8h de vol de Paris à Montréal). Mon activité a été réduite à l’état de nouille canadienne (cf. article à venir sur ma première nuit à Ottawa) : dodo, bouquinage, dodo, film, manger (goûter), dodo, film…dodo, film…dodo, manger (casse-croûte 2), bouquinage, film.
J’ai donc regardé Divergente, et le début de 2 autres films qui étaient soit embarassant en public (Her : un synopsis attractif à base de système d’exploitation informatique, mais avec une scène de cul dans les 6 premières minutes), soit soporifique (Magic in the Moonlight : pardon Woodie).
J’ai heureusement, à la fin du voyage (évidemment), découvert le + d’Air France. J’offre un poney sauvage à celui ou celle qui reconnaîtra l’image suivante.
Pendant ce voyage au dessus des choses, j’ai pu faire une expérience cérébro-visuelle intéressante : en survolant les paysages de mère nature, je n’ai pas compris, à de nombreuses reprises, ce que je voyais. Eau? Neige? Piste d’atterrissage ? Plaquette de démonstration de Paint ? Beau et fascinant.
Ou plus vulgairement : oukilélekuku oukélélatêtête ?
Bref, arrivée à Montréal. Premier aperçu vu du ciel : blanc, géométrique, gris, marron, pâle. Hypnotique pour quelqu’un qui découvre les villes à l’américaine et la neige en abondance.
Atterrissage, -12°C, aéroport, wifi, premiers messages pour la France. Il est plus de 13h ici, soit plus de 19h là-bas. Premières gymnastiques mentales et pincements au coeur : ils finissent leur journée, j’entame presque la mienne. Le temps pour leur parler est compté.
Douane sans encombre : « you learn English in France ? » ET TA SOEUR, ELLE PARLE RUSSE ?
Bagages sans encombre, j’y retrouve V. (Kafka, sors de ce corps), ma compatriote ESCienne, dont le vol a eu du retard aussi. Je retire ma valise du tapis roulant aussi gracieusement et aisément qu’un poireau avec des bras essaierait de pousser un caddy de mère de famille à Noël.
Direction Greyhound, qui s’occupe des navettes vers Ottawa : évidemment, la prochaine est dans 1h30. Il faut donc attendre. L’accent québecquois fait sourire. Tout est en français, ou traduit en français. Nous arrivons de justesse à avoir les 2 places restantes. Premières pièces canadiennes en poche. 15h30. C’est parti pour 2h de route vers la capitale.
Comme l’aéroport, le car est surchauffé. On s’engourdit, les passagers glissent un à un dans les limbes du sommeil. Je me réveille 1h plus tard. Il fait sombre, très sombre. Panique. Nous avons pris le mauvais car. Celui-ci doit être une navette de nuit, vers une ville très éloignée. Vancouver. New-York peut-être.
Non. il est 16h44. Panique. C’est sûrement dû à la tempête de neige dans laquelle nous semblons avancer plutôt lentement. Non, la tempête de neige qui progresse, déposant 18cm de neige sur Ottawa dans la nuit, comme nous l’apprendrons le lendemain matin, n’est pas responsable de la luminosité qui ferait honte aux lapins d’Energizer.
17h30 : ça y est, il fait nuit noir. En campagne, les routes ne sont pas éclairées. Pourtant, de temps en temps, nous croisons un ou deux lampadaires, éclairant littéralement le néant : des ronds de lumières en pleins milieux de prés, sans rien autour ? Bref.
A cause de la neige qui tombe sans discontinuer, le chauffeur joue la sécurité. Enfin dans la ville, je m’informe auprès de ma voisine pour savoir quel arrêt serait le plus avantageux par rapport à l’hôtel que nous occuperons V. et moi cette nuit là. Je fais donc connaissance avec la gentillesse à l’état pur des Canadiens, en me liant d’amitié avec Gisèle, gentille mamie qui me donne des renseignements sur la ville, sur le pays, et m’offre même son contact pour une visite guidée d’Ottawa dans les jours à venir. Arrivée à la station de bus, elle nous offre généreusement le taxi pour nous déposer au Best Western Victoria Park Suites, sur sa route. Dans la tempête, nous n’aurions effectivement pas pu y aller à pied…
Arrivées à l’hôtel, nous faisons chaleureusement nos adieux à Gisèle et courrons (si cela est possible, en tractant nos 30/40kg de bagages chacune) nous mettre à l’abri.
L’hôtel était parfait : prix abordable, position centrale dans la ville, service très disponible et aimable malgré notre état évident de GALERATION.
Lits absolument délicieux : je pense n’avoir jamais dormi dans un lit aussi moelleux. Pas moins de 5 oreillers, dont la promotion (« Menu d’oreillers« ) est faite jusque dans les ascenseurs, et à juste titre.
Harassées par le voyage et le temps qui empire dehors, nous décidons d’aller acheter un casse-croûte rapide à la réception. Le nom de ces Bolinos/Yom-yom locaux vous ravira sûrement tout autant que moi. Leur goût et consistance, beaucoup moins, par contre.
Wifi : derniers échanges avec la France pour aujourd’hui. Oui, nous sommes en vie. Oui, il fait froid.
Oui, demain commence le véritable séjour au Canada.
Oui, demain c’est la Winter Orientation Session.
Oui, demain.










