Coronavortex

Ode à l’âme-ertume

Tu te rappelles de la belle citation qui dit que « les yeux sont le miroir de l’âme« ? Hé bien, spoiler, tu peux l’oublier immédiatement car ce sont clairement les écrans qui sont le miroir de l’âme, et cette superbe période de Coronavortex te l’a sûrement fait remarquer.

Entre les entreprises qui deviennent subitement altruistes gratuitement, ton cercle social éloigné (t’sais les gens que t’as vu 2 fois mais qui ont le superbe rang d’ami dans tous tes réseaux sociaux) qui s’amuse soudainement à être coach/prof/artiste/influenceur (du 12 en 1 comme tout bon tube de dentifrice radioactif qui se respecte) et les politiciens qui auraient bien besoin de cours sur la gestion de communauté… c’est dur d’avoir du silence. Les écrans crient. Ton âme aussi.

Facebook, qui était soi-disant le nouveau cimetière d’éléphants des réseaux sociaux, est subitement ressuscité de ses cendres tel un phénix se roulant majestueusement dans son propre vomi.

Instagram est devenu la télécommande moderne à base de  « regardez ce que je fais à 21h12, et à 21h18, sans oublier le clou du spectacle à 21h32! ».

Les sites d’actualité cheap se déchaînent: tout sujet est connectable au coronabidule. Si, si, je te jure. J’attends avec impatience les titres aguicheurs du genre: « Comment nettoyer sa fourchette efficacement contre le coronatruc? » « Le bleu est-il une couleur propice à la contagion? » « Si mon chien urine 8 fois en 4h, cela signifie-t-il que je vais contracter le coronanouille lors d’une balade? » Et un petit dernier pour la route, parce que le sarcasme n’a pas de limite, sacrebleu: « Les 3 techniques pour éternuer discrètement dans la rue sans se faire rôtir le cul au lance-flamme par ses voisins. »

Peut-on juste rester chez soi, faire cuire ses coquillettes-jambon en paix, sans en faire une ode au confinement forcé ou à la créativité débridée par le télétravail? Oui, ça va bien aller.

En attendant on est, semble-t-il, sauvagement aspirés par un Coronavortex qui inonde nos vies et nos claviers. Juste, respire (pas trop près de la bouche de quelqu’un d’autre par contre, le calme n’est pas une excuse à la connerie, never forget it) et éteins tout.

Oui, ça va bien aller.

 

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