(sans le sexy crâne de Philippe Etchebest, presque nul/20)
Tu n’es pas sans savoir qu’il y a quelques jours, c’était mon 29ème printemps (et accessoirement mon premier COVID, pour le lolz, god is winking right now). Ou alors tu ne le sais pas, et c’est BEN CORREC, tu es juste un canidé infidèle que je renie à tout jamais (pendant 2 minutes).
Pour marquer le coup en avance, ma chère Tortue avait décidé de m’emmener, au début du mois, au restaurant. Grande aventure impliquant à la fois le courage de se lever, de se laver, de s’habiller, de sortir, de prendre les transports et finalement d’avoir une interaction (voire plusieurs, quel scandale) avec des humains. Tout ça dans le but principal de se sustenter en prétextant que « yay, mes cheveux blancs arrivent à grands pas, c’est don ben l’fun, trinquons, ma mie ».
Je me laisse donc guider jusqu’à La Chronique, un restaurant du Mile-End dont je n’avais absolument pas Googlé l’existence, me contentant juste de me dire « j’connais pô, donc soit c’est nulachié, soit c’est pas mon monde ».
Mais ma moitié ayant du goût et, surtout, une compétence d’expert en lecture de reviews sur Yelp, ce fut un choix fort qualitatif et pas piqué des hannetons. Ça s’est même mérité un article, alors jsépaskivoumank pour ne pas lire la suite immédiatement.
BREFOUILLE, nous entrons donc dans l’établissement à la devanture suffisamment classe pour t’indiquer subtilement que tu ne mangeras ni popcorn, ni pilons de poulet ce soir. Comme je suis, ma foi, fort intelligente et assez dégourdie de mes 2 neurones, j’ai dégainé mon p’tit côté Sherlock Holmes pour analyser immédiatement le restaurant:
- En vue, 4 tables avec de belles nappes blanches, ce qui indique que le restaurant à assez foi en l’humanité pour laisser des êtres vivants manger sur un textile de la couleur la plus salissante du monde. Ou alors cette foi est directement liée au montant de l’addition de chacune des 4 esti de table.
- Sur le petit guéridon de l’entrée sont nonchalamment présentées, non pas la carte d’affaires du restaurant, mais bien celles, individuelles, des chefs culinaires et du sommelier. Quand t’en es rendu à ne même plus faire la pub pour ton établissement, c’est que est ailleurs.
- Le menu n’indique les prix que très, très, (très), subtilement. Et ça, ça a de quoi faire faire une descente d’organes à toute carte de crédit normalement conçue.
Après avoir donné ma veste au majordome de la reine (presque), je me suis auto-congratulée d’avoir opté pour une tenue suffisamment classe pour qu’ils ne me collent pas à la plonge, ma douce moitié m’ayant pourtant invitée à venir « habillée normalement, pas de problème ». L’humour bourguignon, vous savez!
C’est alors que le défilé gastronomique a commencé: 6 services, avec accords de vins pour ma Tortue. Pour chaque plat, le chef venait nous tartiner le savant curriculum de chaque ingrédient, afin de mettre en valeur le fenouil grillé dans son syphon de béchamel ascendant Gémeaux. Sans oublier, pour chaque service, la visite du sommelier en personne pour nous expliquer l’impact de la dureté de la pluie d’Alsace sur le vin tchèque et en quoi ça se marie parfaitement avec le doux flétan qui batifole dans ta purée de carottes.
Bon, on rigole, on rigole, mais même si je ne savais plus où me cacher face à cette étiquette très bourgeoise, chaque parcelle de nourriture était incroyable. Je pouvais enfin me mettre dans les joyeux petons des jurés de Top Chef: mélange texture, équilibre des saveurs, accords des ingrédients, complémentarité des cuissons, I GOT THEM ALL. Mes papilles en ont pris pour leur grade. Même pas besoin de pain-beurre!
Check ben comme cé bô.






Mais l’expérience n’aurait pas été complète sans une addition, elle aussi, très gastronomique. Les repas à 3 chiffres, ce n’est clairement pas dans mes habitudes. Mais l’expérience en valait la chandelle, ne serait-ce que pour rentabiliser toutes ces heures de visionnage de Top Chef! Alors pour mêler fous rires et orgasmes gustatifs, je vous recommande vivement la Chronique. ♥
(n’empêche, un restaurant gastronomique pour mes 29 ans, ça fait vachement cadeau d’adulte responsable. Faudrait que je grandisse, que j’arrête de couper mes spaghetti et de dormir 12h par nuit. Note à moi-même.)
