Witch day is it?

Christmas time in Salem and Boston babe

Ne tortillons pas du cul pour chier droit: l’avantage de rater sa vie sociale dans les grandes largeurs, c’est que tu as l’embarras du choix pour choisir ton programme de vacances de Noël. Cette année, j’ai opté pour la fuite en solo, en partant 4 jours entre Noël et le jour de l’an au Massachusetts (ne tirons pas sur l’ambulance, les jeux de mot sur cet état sont bien trop faciles, réhausse tes standards, Jeannine).

Au menu: les villes de Salem et Boston. Et parce que je te sens un peu circonspect (ouh le gros mot), voici quelques arguments:

  • Boston se situe à un peu moins de 6h de Montréal en voiture, et Salem est sur la route, donc c’est plutôt pratique et ça change de New-York.
  • Boston a la réputation d’être une ville américaine très similaire à Montréal en termes d’ambiance, de paysage urbain et de gastronomie (et il se trouve que j’aime bien Montréal, askip).
  • Ces deux villes mêlent tout ce que j’aime dans un petit roadtrip: nature, culture, architecture, nourriture, le dernier est un peu faux mais je savais que ça te ferait plaisir d’ajouter un mot en -ture et qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi, pitchounet.
  • Disons-le, Salem me hypait beaucoup plus que Boston parce que…. WITCHES? YEP?
  • Et puis pourquoi pas? J’avais envie de quelque chose de nouveau pour ne pas fumer mon sapin artificiel de désespoir.

Me voici donc au volant avec un itinéraire assez simple: me rendre à mon AirBnb situé à Saugus, à mi-chemin entre Salem et Boston, en faisant la route de 10h à 17h, grosso merdo.

Spoiler alert: ce plan rondement ficelé ne s’est pas réalisé de façon harmonieuse. Car malheureusement, les villes de Salem et Boston possèdent toutes les deux le même défaut majeur: elles sont situées aux Etats-Unis. Ark, je sais. Mais bon, elles avaient le droit à une chance quand même, non? Non. Bon. On saura pour la prochaine fois.

Donc donc donc, traversée de la frontière obligatoire. Notre coeur (et surtout notre GPS) avait choisi le poste frontière de St-Armand/Philipsburg.

Rappel du contexte: nous sommes le mercredi 27 décembre et normalement les gens sont tranquillement au chaud chez eux entre leur nouvelle Switch et une montagne de sucre. Ou bien à St-Armand, visiblement. Car oui, Jean-Léon, ce n’est pas moins d’1h30 que j’ai mis pour parcourir les derniers mètres me séparant d’un douanier aussi fin qu’un chauffe-eau. Il y avait tellement de voitures à attendre que je n’ai pas vu le poste avant 45min. Bref, un plaisir sans fin, heureusement que j’étais en bonne compagnie auditive.

Mais le bonheur ne faisait que commencer. N’ayant pas d’ESTA (le tit papier d’amour qui te permet de passer du côté trumpien de la force), j’ai du aller me garer pour faire de la paperasse au poste. Admettons. Sauf qu’un autre douanier m’a joyeusement informée que depuis quelques semaines, la procédure avait changé (SURPRISE), et qu’il n’était désormais plus possible de faire l’ESTA sur place, comme je l’avais fait lors de mes deux précédentes visites aux USA. Oh. Oh? Oh! Je devais donc reprendre ma voiture, retourner côté caribou, faire la procédure de demande d’ESTA en ligne, attendre l’approbation qui peut prendre jusqu’à 72h, puis refaire la file d’attente. Joyeux Noël.

Mais tut tut tut mademoiselle, avant de commencer vos vacances de cette jolie façon, permettez-moi de vous poser quelques questions obligatoires, car vous essayez de passer la frontière américaine et êtes une FEMME: êtes-vous enceinte? Oh, la réponse est non? Je vais tout de même vous demander à quel trimestre de grossesse vous en êtes. Ou si vous avez l’intention d’accoucher sur le sol américain. Nous allons également prendre vos empreintes, votre photo, et remplir un dossier, car nous sommes rassurants et bienveillants as fuck.

Autant vous dire que ça fait atrocement froid dans le dos d’être accueillie avec ce genre de questions complètement déplacées de la part d’agents frontaliers, qui plus est pour un séjour touristique de 4 jours. Une belle mentalité, gros bravo, continuez comme ça.

Bref, je te passe les détails de tout ce qui suit ce délicieux début de roadtrip: retour à la frontière canadienne, remplissage du dossier pour une demande d’ESTA (car oui, c’est un véritable dossier, avec des photos de ton passeport, les coordonnées de ton employeur, de ton AirBnb, de tes proches… nom d’une pipe heureusement que j’avais tout sur mon téléphone), paiement et…. attente. Car étant en période de Noël et les postes douaniers complètement débordés, le délai d’attente n’avait rien de rassurant… de 2 à 72h de traitement. Yes, alors j’ai 4 jours de vacances en fait, donc magnez-vous les fouilles. Et impossible de me remettre dans la file d’attente de voitures, car si je n’avais pas mon ESTA au repassage de la douane, ç’aurait été rebelotte pour la paperasse à l’intérieur, et non merci.

Je décide donc d’aller rouler le long de la frontière canadienne, histoire de voir du paysage (ah oui, avais-je oublié de préciser qu’il pleuvait comme vashkipiss, et que cette météo durera pendant tout le séjour? ENJOY) et de ne pas avoir l’impression de perdre mon temps à attendre (ma passion dans la vie). Et si je n’avais pas de nouvelles de l’ESTA dans les 2h, direction maison et on aviserait le lendemain.

Heureusement, le traitement de la demande a été très court, et j’ai pu faire demi-tour et refaire 1h d’attente pour repasser au poste. Redescendre de voiture car j’ai la joie de n’être toujours pas canadienne et donc de devoir refaire de la paperasse comme toute française qui se respecte, de redonner mes empreintes, refaire une photo, repayer jenesaisquoi et enfin DECALISSER du poste à 17h, heure vers laquelle je devais arriver à mon AirBnb. La nuit venait de tomber, j’avais passé 6h dans ma voiture dans un état de stress avancé, et il me restait 6h de route minimum sous une magnifique pluie torrentielle. Allez, roule Simone.

Je suis donc arrivée à Saugus à 23h, dans un état de fatigue mentale et physique avancé. Heureusement, mes hôtes étaient adorables et j’avais prévu de quoi grignoter en arrivant. Douche, lit, ciao.

Le lendemain matin, toujours épuisée par la journée imprévue de la veille, je décide donc de me rendre à Salem, à 20min de Saugus, pour passer une journée plus tranquille qu’à Boston. L’arrivée dans cette jolie ville m’a fait beaucoup de bien à l’âme: l’architecture mêle les époques gothique, victorienne, coloniale, et concrètement, c’est magnifique. Malgré la pluie, les touristes étaient au rendez-vous (clairement, ne jamais y mettre les pieds à Halloween, car c’est THE place to be à cette époque), mais la ville se prête très bien au vagabondage photographique. Les habitations sont splendides, la proximité de la rivière et la végétation abondante rendent l’atmosphère très sereine, et les rues commerçantes sont très divertissantes. Evidemment, puisque la ville est tristement connue pour ses procès de sorcellerie de 1692, c’en est devenu un gros business, et les boutiques de sorcellerie, taromancie, et autres Disneylands de la sorcière (musées, visites thématiques, reconstitutions) sont partout.

Voici les points d’intérêt que j’avais repéré et dans lesquels j’ai pioché tout au long de ma journée (hormis les musées):

  • Samantha « Bewitched » Statue and Fountain Place Restaurant
  • Harrison’s Comics Shop
  • Salem Museum / Witch History Museum / Witch Dungeon Museum
  • Chestnut Street
  • Essex Street
  • Witch House
  • First Church in Salem
  • Salem Post Office
  • Witch City Mall
  • Salem Common Park
  • Peabody Essex Museum
  • House of the Seven Gables
  • Wolf Next Door Coffee
  • Derby Street
  • Willows Park
  • Winter Island and Fort Pickering Light

A noter que Salem, tout comme Boston, possède un marquage au sol pour les touristes! Sur les trottoirs, une ligne jaune bien visible guide les curieux d’un point à un autre le long du Heritage Trail. Pratique, économique, efficace: du génie!

Tout au long de la journée, j’ai jonglé entre l’appareil photo et la bouée de sauvetage, car il pleuvait tellement que mes vêtements d’hiver canadien étaient imbibés… au point que de l’eau rentre dans mes poches. Oh chaton, ce détail est important pour la suite.

J’ai eu un véritable coup de cœur inattendu pour Salem. J’ai beaucoup lu sur les procès de sorcellerie, et j’étais heureuse de voir où tout cela s’était passé. Malgré un gros brassage marketing de cet héritage historique, c’est une ville où il semble faire bon vivre, très bien équilibrée entre le culturel et le naturel, et qui bénéficie d’un dynamisme local très intéressant, avec la proximité de la côte et de Boston. Les locaux que j’ai croisé étaient très accueillants, et malgré l’océan qui s’abattait sur ma caméra, c’était un plaisir de capturer des petits lieux de vie salemiens. Je recommande vivement!

En rentrant au AirBnb ce soir-là, j’ai eu la fantastique surprise en allant me coucher de découvrir qu’il y avait eu tellement d’eau dans mes poches que la charge de mon téléphone était morte. Et je m’en suis évidemment rendue compte à 3% de batterie. On commençait à s’ennuyer de toute façon non? ESTI. C’est donc dans un bel état de fébrilité que j’ai essayé de prévoir comment réparer mon téléphone sans trop empiéter sur le peu de temps qu’il me restait pour aller à Boston. Mais étant donné l’immense service qu’il m’avait rendu lors du premier passage de frontière, je n’étais pas sereine-sereine à l’idée de ne pas l’avoir pour le retour, vois-tu?

Le lendemain matin, je décide cependant de ne pas perdre de temps pour aller le faire réparer à Saugus, et je file à Boston. Yolo, on verra bien là bas. Arrivée à Boston, il pleut toujours autant, et les stationnements sont blindés et aussi peu clairs que ceux de Montréal. Je décide donc de laisser la voiture dans un parking souterrain pour la journée: la suite du programme se fera à pieds!

Je commence donc mon aventure au Quincy Market (pas dégueu) et dans le quartier du City Hall (absolument dégueu, sauf si tu aimes les architectures de type URSS). Je me dirige naturellement vers l’une des rues commerçantes principales, Washington Street, où une petite boutique de réparation de téléphone me saute aux yeux. Parfait, j’y laisse mon téléphone pour la matinée en croisant les doigts.

Après un bon vadrouillage dans le coin, à observer la belle mosaïque de bâtiments modernes et anciens, à la montréalaise finalement, je retourne récupérer mon téléphone qui a subi un séchage en règle. OUF. Je décide néanmoins de le laisser en mode avion et de continuer à être coupée du monde. Respire.

Boston est une grande ville, très dynamique, très occupée, très riche culturellement. Elle est aussi très vaste, et il aurait fallu que je continue mon expédition en métro pour voir tout ce que j’avais noté. Mais le séjour m’avait déjà considérablement drainé, alors je me suis écoutée et je suis simplement restée dans cette partie du centre.

Mon coup de cœur est allé directement au jardin public de Boston, le Central Park local. Dieu qu’il doit être beau avec des feuilles! Les arbres d’un autre âge sont légion, et il y règne une atmosphère extrêmement sereine, qui ralentit le rythme de la fourmillière environnante.

Voici les petits points que je m’étais marqué, mais que je n’ai pas visité en totalité par manque de temps et d’énergie:

  • Quincy Market
  • Ancient and Honorable Artillery Company Museum
  • City Hall Plaza
  • Center Plaza
  • Beacon Hill
  • Rouvalis Flowers
  • Acorn Street
  • Founders Memorial
  • Charles Street
  • Boston Public Garden
  • Boston Common Park
  • Declaration of Independance Tablet
  • Brattle Book Shop
  • Washington Street
  • Storrow Lagoon
  • Boston Public Library
  • Museum of Fine Arts
  • MIT Museum
  • Cambridge
  • Harvard

Tout comme Salem, Boston possède un trail touristique marqué au sol, le Freedom Trail, qui fait passer par une belle quantité de lieux pertinents pour visiter la ville. Un atout non négligeable pour ne pas avoir le nez collé à une carte ou à un téléphone en permanence, surtout quand il pleut sa mère.

Je suis rentrée assez tôt pour éviter les embouteillages de retour vers Saugus. D’ailleurs, pendant tout mon séjour, j’ai été profondément choquée par la quantité de voitures. Partout. Tout le temps. Quel que soit le quartier, le moment, le type de route. Des tonnes de voitures. Bref. Je n’ai qu’entrevu Boston, et c’est définitivement une ville qui mérite de s’y arrêter pour prendre le temps d’en déguster la richesse, l’équilibre et l’héritage. Si ce n’était pas de l’autre côté de la frontière, j’y retournerais avec plaisir! Qui sait!

Le lendemain, le retour a été pluvieux (pour changer) mais efficace, et c’est en moins de 6h que je suis rentrée au bercail, avec comme toujours le cœur léger en arrivant à Montréal. Ma douce Montréal, je te quitte bientôt mais pour l’instant tu soulages toujours mon âme.

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de wrenic wrenic dit :

    Toujours aussi passionnant à lire et à regarder (pour les photos)

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