La vaisselle de mon enfance

ou l’épopée du chou-fleur nostalgique

Attention, cet article est une tranche de vie sans aucun rapport avec l’expatriation. Enfin presque… Bref.

ACTION… CA TOURNE!

J’étais tranquillement en train de cuisiner un chou-fleur pour la première fois de ma vie (Oui, bon HEIN HO. Hein. Merde.), quand je me suis soudain saisie d’un couteau à bout cranté pour couper un morceau de saucisson. À ce niveau-là de l’article, tu es sûrement tenu en haleine de façon presque insoutenable par le suspense de l’action, la subtilité romanesque avec laquelle est amené le sujet et surtout par le charme toujours aussi raffiné de ma gastronomie. Mais courage, jeune gourgandin, car voici mon point: ce couteau n’était pas qu’un simple couteau. Il s’agit en fait d’Excalibur version miniature d’un couteau que j’ai connu toute ma vie. Car oui, ce couteau, au manche de plastique marronnasse-pourpre, a été le témoin de mon enfance.

Il a tartiné d’innombrables biscottes de beurre (oui, avec un couteau à bout rond ça aurait été plus simple, MAIS ON AIME LES DÉFIS DANS LA FAMILLE, OK?), coupé des escalopes de dinde panées par dizaines, tranché avec entrain fruits et légumes en pagaille, au plus grand plaisir de mes papilles d’enfant.

Car oui, ma vaisselle a traversé l’Atlantique jusqu’à Montréal. T’imagines si les objets avaient des lifegoals? J’aurais sûrement accompli ceux de ma coutellerie. QUI ES-TU POUR JUGER, JEAN-LOUIS?

Tout ça pour dire : on en a des affaires qui nous suivent de façon improbable. Des affaires qui ont vu des époques, des personnes, des tranches de vie (meilleur jeu de mot  EVER pour un couteau). Et lorsque les époques s’estompent, que les personnes disparaissent et que les souvenirs s’éloignent, ne reste que ce couteau, qui tranche un chou-fleur trempé dans du ketchup, comme il y a des décennies. Peut-être qu’on laisse une trace de nous dans les objets qui cheminent longtemps à nos côtés.

Alors sois gentil avec ton grille-pain, on ne sait jamais. Il pourrait hanter les futures générations par vengeance, sinon.

À part ça, y’a un mètre de neige sur ma terrasse et mes bottes Décathlon s’épanouissent dans un soupir d’extase (lifegoals des objets, j’vous dis).

 

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de wrenic wrenic dit :

    On veut une photo du couteau !!

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